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Bercés par les westerns de notre enfance, nous percevons souvent l’histoire américaine comme une glorieuse épopée, une chevauchée fantastique aux coups de revolver retentissants, peuplée d’orpailleurs devenus riches du jour au lendemain, de saloons dévergondés et de machines à vapeur conquérantes. Il y a forcément un peu de vérité dans tout cela. Mais la grande aventure du Nouveau Monde est aussi un conte illégitime, un récit moins glorieux fait de déroutes, de pauvreté et d’infortune.
L’alcool n’échappe pas à cette règle, lui qui est sans doute le plus vieil émigré des États-Unis. Débarqué du bateau avec ses compagnons espagnols, bataves et britanniques, il s’est d’abord fait moonshine dans des alambics de fortune ; applejack dans les contrées les plus froides. Chassé par le rhum, qui tenait le crachoir dans les colonies de Nouvelle-Angleterre, il prit son baluchon et se mit en route dans la seule direction qu’il connaissait : l’Ouest.
Enfant aux semelles de vent, il a traîné ses guêtres le long des rivières puis des voies ferrées. Flairant les affaires, il est descendu du wagon à Lexington, dans le Kentucky. Charmé par l’herbe bleue des vastes prairies, il y est resté de longues années, connaissant le succès international sous le doux nom de Bourbon. Mais éternel insatisfait, il a poursuivi sa route aux cotés des pionniers, repoussant la Frontière, lui qui n’en avait jamais connu.
Cinq siècles plus tard, le continent n’a plus de secret pour lui. Il a atteint les côtes du pacifique et se fait même single malt dans l’État de Washington. Mais l’aventure ne s’arrête pas là, elle ne s’arrête jamais. Pas de paix pour les braves, jamais de repos pour l’alcool. La conquête se poursuit.
États-Unis, Kentucky Straight Bourbon
- 100 cl
