Ardbeg Drum

Une histoire tourmentée, une image décalée, un caractère bien trempé et un statut culte : Ardbeg, c’est la « rock’n roll star » de l’île d’Islay. Fondée en 1815 par la famille Mc. Dougall, la distillerie a tout connu, et est un résumé à elle seule de l’histoire des malts écossais : des grandes heures de la fin du XIXe, où la soif de malts fumés pour les assemblages était inextinguible, à l’extinction des feux en pleine crise de surproduction dans les années 1980, en passant par de multiples rachats (DCL, Hiram Walker, puis finalement Glenmorangie en 1997). Depuis cette date, l’énorme travail sur le stock et les fûts effectué par Glenmorangie a rendu son aura à cette distillerie légendaire. Appuyé par un cœur de gamme solide (10 ans, Uigeadail, Corryvreckan, An Oa, et maintenant 5 ans et 19 ans) des éditions limitées annuelles et un comité de fans indéfectibles, Ardbeg fait de nouveau partie des ténors du paysage écossais, et peut désormais se tourner vers son avenir, avec notamment le départ en retraite de son mythique maître distillateur Mickey Heads et l’arrivée d’une nouvelle paire d’alambics. Longtemps le single malt le plus tourbé au monde (détrôné dans les dernières années par Octomore), Ardbeg n’en reste pas moins un grand whisky, qui sait contrebalancer sa puissance et sa matière huileuse, au gré des vieillissements, tantôt par une acidité et une fraîcheur fruitée caractéristiques, tantôt par une richesse et une rondeur d’une profondeur fascinante.